
Je découvre parfois en consultation des patients tristes et qui finissent par m'expliquer qu'ils vivent une période de désamour. Leur demande est donc souvent plus qu'une amélioration physique. Il est aussi le sauvetage d'une situation familiale compliquée, (mal-être chez l' adolescent, conflit de couple, solitude...)
J’essaie de déterminer alors la part utile d'un acte chirurgical. Je demande aux patients pourquoi ils veulent être opérés, si le projet est récent et s'il a été vraiment réfléchi. J'essaie aussi d’en savoir un peu plus sur l’influence extérieure notamment celle du conjoint ou conjointe. Certaines personnes viennent me voir parce qu’elles pensent qu’une opération chirurgicale va sauver leur couple. Là, je leur dis clairement qu’aucun acte chirurgical ne réparera un couple qui s'épuise. Malheureusement, souvent, elles ne m’entendent pas parce qu’elles vivent cette opération comme le geste de la dernière chance. Parfois aussi des jeunes personnes expliquent leurs échecs relationnels comme la conséquence de leur défaut (oreilles décollées, torse plat, nez trop large ...). Je leur explique alors qu'il est très probable qu'ils retrouvent ces mêmes difficultés relationnelles avec des oreilles recollées, des prothèses mammaires implantées ou un nez affiné. On pourrait m'en vouloir d'être aussi pragmatique et "terre-à-terriste" mais la chirurgie n'est pas une magie et ne doit pas supplanter les composants psychologiques d'un être.
Je pense que la satisfaction de son apparence est fortement dépendante de l'état psychique.
Une opération esthétique n'est pas une métamorphose mentale et physique. Elle touche au corps pour aider la recherche d'un équilibre psychologique, si tenté que cette recherche ait commencé dans une volonté optimiste.
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